Eloy

L’histoire est un éternel recommencement. Bornemann subit en effet le départ de ses acolytes, seul Matziol lui demeurant fidèle. Rosenthal et Schmidtchen quittent donc Eloy, tant pour des raisons personnelles que musicales. A l’orée des années 80, les deux rescapés doivent donc former un autre groupe, et l’on se demande réellement si le glas n’est pas en train de sonner pour Eloy
Pas du tout. Tel un inattendu phénix, le groupe allemand renaît une nouvelle fois de ses cendres, et enrôle trois nouveaux membres : Hannes Arkona (guitares), Hannes Folberth (claviers) et Jim McGillivray (batterie)
Et les affaires ne tardent pas à reprendre. Aussi incroyable que cela puisse paraître, un nouvel album sort en 1980, COLOURS, soit un an à peine après le dernier. Changement de décennie signifie changement de sensibilité musicale pour Eloy. Oh, rassurez-vous, point de révolution à craindre, simplement faut-il constater que les musiciens orientent à présent la musique vers un style plus musclé, plus marqué en fait par l’urgence que les années 80 vont symboliser par la suite. Le premier signe de cette évolution concerne la durée des 8 morceaux : aucun d’entre eux ne dépasse en effet les sept minutes… Allons-nous désormais devoir nous passer de ces joutes instrumentales qui s’étalaient encore sur de longues minutes quelques mois auparavant ?… Pas vraiment en fait, car ce nouvel album, bien que plus ramassé, possède des parties d’une rare intensité, qui éclairent une nouvelle façon de jouer du rock progressif. Au point que Colours s’avère rapidement et le demeure encore aujourd’hui l’un des meilleurs albums du groupe allemand… Au moment où le mouvement progressif tombe en désuétude, Eloy réinvente son style, et nous offre une version modernisée de son ‘space-rock’ légendaire. Les claviers de Folberth occupent donc bien toujours le devant de la scène, mais s’inscrivent dans des séquences moins symphoniques que par le proche passé. Le moog, roi parmi les rois, se fait désormais plus volubile, pour nous convier à découvrir des paysages moins dépouillés. L’action thématique devient plus vive, et laisse moins le temps a l’auditeur de s’habituer aux thèmes développés
Eloy a donc adapté son propos à l’air du temps, et cela lui réussit particulièrement bien

Du velours dans les oreilles

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