Prise en Charge de la Fin de Vie

Le choix du thème de l’émission fait suite à l’ouverture le 18 janvier des états généraux de la bioéthique par le comité consultatif national d’éthique.

Ces états généraux ont pour but d’informer les citoyens que nous sommes des avancées technologiques et scientifiques, de leur permettre de se forger un avis et de l’exprimer en vue d’une éventuelle modification des lois de bioéthique en fin d’année ou début 2019. La prise en charge de la fin de vie fait partie des demandes sociétales aussi parmi les différents thèmes traités dans les régions, c’est celui qui est sans doute le plus sensible.

Les points essentiels de la loi Claeys – Léonetti votée en février 2016 sont rappelés :

  • Interdiction de donner la mort.
  • Interdiction de l’acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable.
  • Devoir pour le médecin de soulager la douleur.
  • Respect de l’autonomie du patient  : droit pour le patient de refuser d’entreprendre un traitement ou de l’arrêter.

S’il n’est pas en mesure de dire ses volontés, le médecin s’en réfère aux directives anticipées si elles existent (pas si faciles à rédiger car il s’agit d’anticiper un avenir incertain) ou à la personne de confiance, à défaut à la famille.

La responsabilité du médecin reste pleine et entière malgré tout et la décision finale lui appartient.

  • Droit à bénéficier des soins palliatifs.
  • Nouveauté par rapport à la loi de 2005 : Droit dans certains cas à une sédation profonde et continue.

Cette sédation apporte quelque chose de différent par rapport à la sédation transitoire; c’est un coma artificiel qui suspend le temps. N’y a-t-il pas ambiguïté voire hypocrisie car l’on se rapproche de la mort volontaire ? Les avis dans la société sont partagés. Il est aussi question du double effet qui remonte à St Thomas d’Aquin  : transposé au niveau médical, un traitement en phase aigue ou terminale peut soulager le malade (effet bon) mais peut aussi avoir pour conséquence d’abréger la vie (effet mauvais) ce qui pose un problème éthique.

La notion d’intention tient également une place importante : quelle est la volonté profonde du soignant ou du médecin ? Juste équilibre à trouver entre le droit au respect de la vie et le droit à mourir dans de bonnes conditions; la prise de décision est souvent très difficile pour le médecin car la loi clarifie des choses mais il reste toujours des zones d’ombre et chaque cas est unique. De plus, les soignants, la famille gravitent autour du patient et n’ont pas toujours la même vision.

Au sujet des soins palliatifs « Tout ce qu’il reste à faire quand il n’y a plus rien à faire », beaucoup n’y ont pas accès car trop peu développés malgré quelques progrès. N’est ce pas l’urgence ? Il parait évident que l’on ne peut caricaturer les positions de chacun et ignorer les situations dramatiques qui se jouent alors, tel le cas d’Anne Bert atteinte de la maladie de Charcot qui a choisie de se faire euthanasier en Belgique.

En conclusion : Le docteur Delon craint que ce soient des considérations économiques qui fassent changer la loi. Le docteur Lambert prône la réflexion et la discussion au niveau collectif. N’est ce pas ce que nous invitent à faire les états généraux de la bioéthique ?

Emilie Martins, Michel Montbressous, le Docteur Lambert, gériatre à l’hôpital récemment retraité. et le Docteur Delon, généraliste et coordonateur de l’hospitalisation à domicile récemment retraité.

L’Heure du Carillon

  • Animé par : Didier, Bernard, Emilie, Michel
  • Diffusion : Le deuxième samedi du mois de 10h à 11h, rediffusion le dimanche qui suit de 11h 12h

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